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Ambiance matinale et chaleureuse d’un grand hôtel bruxellois : un expresso sur la table, Pierre Perret répond serein et lucide aux questions de Jean-Christophe Herminaire.
Il posera ensuite, sans sourciller, devant l’objectif de Jacques Duchateau.
(Tous deux journalistes au célèbre quotidien belge : l’Avenir.)

Cet interview a paru dans Deuzio, le supplément télé-loisirs de l’Avenir (samedi 19 janvier 2013).

Extraits multiples de cet échange privilégié :

« Je ne suis pas un maître à penser, je ne suis pas un oracle.
J’estime très modestement que je suis un auteur témoin de son temps. C’est important d’écrire des histoires dans l’absolu, bon, mais c’est aussi important de voir les évolutions : quand j’écrivais Lily il y a 30 ans et La femme grillagée aujourd’hui. Parfois, il s’est passé des trucs fantastiques et parfois les choses n’ont pas bougé ou empiré.
Il y a deux ans, ils ont donné Lily comme sujet au bac. J’ai reçu des pages très significatives. On comprenait que ces jeunes gens étaient lucides sur la situation actuelle. Et leur regard était différent. La seule chose que j’ai déplorée, ce sont… les fautes d’orthographe. Ce n’est plus la chose la plus respectée.»

Pierrot livre au public les mots de ses tripes. Se censure-t-il ? : «Jamais ! Je ne dis pas : je supprime ça parce que la chanson ne sera pas diffusée à la radio. Elles ne le sont pas, de toute façon.»
De son dernier album, très peu de chansons sont passées sur les ondes. Même les messages forts que sont La femme grillagée ou Femmes battues : «Les radios, les télés, à part Drucker, ils sont trop frileux. Ils ne les diffusent pas. Ils ont la trouille.»

Je me fous des honneurs

Lily au bac ; des écoles portant le nom de PierrePerret : «C’est une reconnaissance du vivant, c’est très rare et c’est formidable, mais je me fous des honneurs.»
Il montre le revers du veston : «j’ai reçu la légion d’honneur, est-­ce que vous voyez que je la porte? La première reconnaissance, c’est quelqu’un qui fredonne vos chansons dans la rue, quand j’ai entendu Cuisses de mouche ou Tonton Cristobal. Ça n’a rien à voir avec l’ego, je m’en fous. J’ai dépassé ce genre de choses.

Il aime les Irlandais et les motivés !

Ce qu’il aime :

«Les gens vrais. C’est une denrée de plus en plus rare. Des gens qui parlent sans détours, qui ne mentent pas. Quand on ment, ça se voit dans le regard des gens. C’est pour ça que j’apprécie tant les Irlandais, ils sont bruts de décoffrage, monolithiques. Freud disait qu’il est impossible de psychanalyser un Irlandais.»
Mais si Pierrot aime aussi l’Irlande, c’est parce que c’est là, au calme, qu’il va taquiner le saumon.

Ce qu’il n’aime pas :

«Une des choses qui m’at­triste et qui m’énerve, c’est la démobilisation des jeunes qui refusent de se prendre en main. Il m’arrive parfois, à la sortie d’un concert, qu’un jeune admirateur vienne vers moi. La seule question qu’on me pose, c’est : Pierre Perret, vous, qui vous a lancé ?» Ce qu’on appellerait le syndrome Star Aca­demy !

Lire l’entièreté de l’interview :

On ne se rend pas compte du travail
L’homme des femmes
Mots pour elle

Teaser de l’interview via l’Avenir :

Moments choisis :