Le rat de ville et le rat des champs

Auteur : Jean de la Fontaine
Paroles nouvelles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1995

Un beau gaspard des champs qui becquetait des radis
Carottes et betteraves du lundi au sam’di
Vit un beau château-fort d’allure hospitalière
Qui devait regorger de pain et de gruyère

REFRAIN

Ce rat des champs subtil
Ignorait l’ processus
Les rats qui dîn’nt en vill’
Ont tous un infarctus

Déjà de tous ces mets qui l’ont affriandé
Les effluves parviennent à son fer à souder
Allongeant les compas vers la cité obscure
Il se prend à rêver d’un festin d’ Epicure

REFRAIN

Ce p’tit rat ignorait
Dans ses champs de carottes
Qu’ les rats qui dîn’nt en vill’
Avaient tous les chocott’s

Le rat de ville invit’ son compère citadin
Lui offre de bon cœur le gruyère et le pain
Et le garde-manger qui descend du plaftard
N’a pas l’ temps d’arriver, qu’aussitôt il repart

REFRAIN

Ce rat des champs subtil
Ignorait pauvre mouille
Qu’ les rats qui dîn’nt en vill’
Sont toujours verts de trouille

C’est l’alerte qui sonne et tous deux ont blêmi
Le rat de ville planque la tortor’ à l’abri
Le tumulte s’apaise et nos deux gastronomes
S’apprêtent à briffer enfin le fromtegom

REFRAIN

Ce rat des champs subtil
Ignorait la p’tit’ tête
Qu’ les rats qui dîn’nt en vill’
Avaient tous les miquettes

Mais à peine attablés c’est encore le chambard
Et voilà la bectance qui repart au plaftard
Le rat des champs enfin trouv’ complèt’ment barjot
Ce fromage en prison qui arrêt’ pas son yo-yo

REFRAIN

Ce rat des champs subtil
Ignorait et c’est moch’
Qu’ les rats qui dîn’nt en vill’
Crevaient tous de pétoch’

Il dit au rat de ville vous pouvez me gaver
De cailles et de foie gras j’en ai rien à cirer
Ici j’ai les chocott’s je peux rien digérer
Je repars dans mon champ mastéguer mes navets

REFRAIN

Moi j’ connais des gourmands
Qui s’raient pas hésitants
Qui choisiraient sans dout’
Si on leur proposait
Du caviar dans l’ métro
A l’heure d’affluence
Plutôt qu’un p’tit radis
Machouillé dans l’ silence