Le gros béguin

Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1972

Le rendez-vous est au cim’tièr’ su’ l’ coup d’ minuit
Troisièm’ allée la tombe bleue près d’ la sortie
Tu r’connaîtras facil’ment ma jupe écossaise
Je brandirai en te voyant une glace aux fraises
J’ l’ai attendue jouant aux oss’lets su’ l’ ciment
C’est pas qu’ ça m’ plaît mais ça couvrait le bruit d’ mes dents
Puis j’ai hurlé et j’ me suis sauvé comm’ un’ bête
Croyant m’entendre app’ler Pierrot par un squelette

REFRAIN

Faut s’étonner de rien quand un’ femme est amoureuse amoureuse
Faut s’étonner de rien quand elle a un gros béguin un gros béguin

D’accord j’ai tort mais mon chéri tu t’ plains toujours
Je n’ai fait ça que pour éprouver ton amour
Viens donc chez moi dimanch’ matin et plus d’ reproches
Mon vieux mari qui est sacristain sonn’ra les cloches
L’ dimanche matin je me suis dit c’est pour c’ coup-ci
Mais y avait l’ vieux qui m’attendait près d’ son fusil
Fic’lé avec trois chats dans un sac de patates
Y m’ont balancé dans un puits à coup d’ savates

(REFRAIN)

D’accord j’ai tort mais mon chéri tu t’ plains toujours
Je n’ai fait ça que pour éprouver ton amour
Retrouvons-nous ce soir huit heures au bout d’ la ville
Aux entrepôts frigorifiqu’s on s’ra tranquilles
J’ l’ai attendue c’était tout noir y avait d’ l’écho
Au premier bruit je m’ suis bouclé dans un frigo
Y m’ont sorti blanc comm’ un buisson d’aubépine
J’étais figé comm’ la statue du père Lénine

(REFRAIN)

Huit jours plus tard tout en rev’nant de l’hôpital
J’ai reconnu sa jolie voix de femm’ fatal’
Dans un fourré elle expliquait à un pauv’ type
Qui avait l’air gai comm’ un’ tumeur sur un polype
D’accord j’ai tort mais mon chéri tu t’ plains toujours
Je n’ai fait ça que pour éprouver ton amour
Mais ce poisson c’était jamais que d’ la strychnine
Rendez-vous donc ce soir minuit sur le champ d’ mines

(REFRAIN)