Les confinis

Paroles et musique Pierre PERRET – © Éditions Adèle 2020
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Les confinis

I
Comment aider ces pauvres gens qui agonisent
Qui attendaient qu’on leur vienne à la rescousse
Pendant qu’les infirmières mouillaient la ch’mise
Qu’les infirmiers faisaient suer l’burnous
Pendant qu’ils couraient tous dans la panade
Dans les couloirs encombrés d’macchabées
Les cherchez pas pour soigner les malades
Tous les docteurs étaient à la télé

REFRAIN
Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés puis reconfinés
Qu’on redoutait d’être in finé
Des confinis !

II
Ils décrétèrent un jour qu’les vieux d’la vieille
Faut les ach’ver à soixant’dix balais
Disant l’contrair’ de c’qu’ils disaient la veille
Quand cett’ grippett’ les faisait bien marrer
D’un air savant y v’naient faire des tirades
Remplies d’avis et d’conceils ampoulés
Pendant qu’l’hosto croulait sous les malades
Nos braves docteurs étaient à la télé

REFRAIN
Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés puis reconfinés
Qu’on redoutait d’être in finé
Des confinis !

III
Y avait l’Raoult çui qui les enquiquine
Qui les traitait tous comm’des Diafoirus
D’après lui y a guère que sa chloroquine
Qui pourra fout’les chocottes au virus
La porte-parole elle s’appelle Sibethe
Y en a qui pensent qu’elle porte bien son nom
On sent bien qu’la moindre idée qui se pointe
Lui déclenche un ouragan dans l’citron

REFRAIN
Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés puis reconfinés
Qu’on redoutait d’être in finé
Des confinis !

IV
L’soir aux infos y a l’tondu l’aut’sadique
Qui compte les morts et puis y a l’défilé
Des professeurs des stars des scientifiques
Et puis l’rouquin l’amerloque le cinglé
Et en fin de compte on a su pour les masques
Qui étaient gérés par une bande de couillons
S’il en restait plus du tout c’était parce que
Ils en avaient détruit six cents millions

REFRAIN
Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés puis reconfinés
Qu’on redoutait d’être in finé
Des confinis !

V
Les infirmières qui gagnent des clopinettes
Même pas au SMIC galèrent à tour de bras
On récompense nos courageuses cosettes
D’applaudiss’ments d’médailles en chocolat
Mes p’tits marquis vous devriez avoir honte
La dignité chez vous elle est en deuil
Pas une seule de vos promesses à la gomme
N’a un jour consolé leur portefeuille

REFRAIN
Vous nous avez confinés
Puis déconfinés
Puis reconfinés
Mais vous vous rest’rez
Pour la vie
Des confinis !