Paroles et musique Pierre Perret © Editions Adèle 1975
REFRAIN
Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins d’où l’on est si contents
De rentrer les genoux tout en sang
C’est pas qu’on s’embête
En bas des H.L.M
Mais les galipett’s
Sur le ciment c’est pas d’ la crème
Et pour trouver d’ l’herbe
Accrochez- vous bien
Comme disait un lézard vert
Qui était pas daltonien
Si on casse les vitres
Quand on joue au football
Qu’on vous cass’ les pieds
Aussitôt qu’on revient d’ l’école
C’est qu’on manque d’espace
De piafs et de feuilles
Y’a plus qu’à la caiss’ d’épargne
Qu’on trouve des écureuils
REFRAIN
Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins aux odeurs sauvageonnes
Ça vaut celles des oxydes de carbone
Bien souvent je rêve
De bêtes et de prairies
Recherchant une trêve
A cet univers un peu gris
Je joue aux abeilles
Le vol du bourdon
Si la reine s’émerveille
Mon goûter sera bon
Les mulots gambillent
Le hibou vend des poux
Une jolie chenille
Est v’nue tremper une soupe aux choux
Et un pauv’ mill’-pattes
Se voit déjà ruiné
Par cinq cents paires de savates
Qui ont besoin d’ ressem’ler
REFRAIN
Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins d’où l’on est si contents
De rentrer les genoux tout en sang
Dire au hérisson
Qu’il peut aller s’ raser
Au vieux saule pleureur
De pas trop s’ démoraliser
Et à la mante religieuse
De pas bouffer son mec
Que même ces dames du MLF
Trouv’raient pas ça correct
Quelle vie merveilleuse
Loin des marteaux-piqueurs
Des marchands d’ béton
Qui f’raient bien mieux d’ vend’ des choux-fleurs
Laissez pousser l’herbe
Les arbres et les fleurs
Même les ânes en ont besoin
Autant qu’ les promoteurs
REFRAIN
Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins pleins d’animaux marrants
Ça nous chang’rait un peu d’ nos parents