Depuis avril 2004, FrancoFan peut se vanter d’être LE magazine bimestriel de référence de la chanson francophone.
Le numéro d’août/septembre est sorti de presse avec, en couverture… l’ami Pierrot !
C’est accompagné de Fred des Ogres de Barback que Frank Vandecasteele (journaliste pour FrancoFan et inconditionnel du chanteur) a pu vivre ce grand moment en Seine-et-Marne, chez l’artiste.
L’échange qui s’ensuivit est à déguster sans modération dans le dossier du numéro 54 de FrancoFan.
Extrait :
FV : San Antonio, encore lui, disait « qu’il est plus difficile d’écrire Le zizi que Les feuilles mortes». Il ajoutait « d’autant plus que les feuilles mortes se ramassent à la pelle ». Pourquoi les mots de l’amuseur ont-ils moins d’épaisseur ?
PP : Peut-être parce qu’on pense que c’est facile, San Antonio sait de quoi il parle. Il a passé toute sa vie à écrire des choses qui m’ont fait hurler de rire. Il est certain qu’on trouve plus facilement la corde sensible que l’éclat de rire. Il y a peu de gens qui savent cela. Il n’y a pas à avoir honte d’écrire La Corinne, Le zizi, Le cul de Lucette…
Quand je vois le bonheur des gens dans la salle, leur banane… En écriture, j’ai toujours été témoin de mon temps, je crois, mais ce n’est pas plus facile d’écrire Le zizi que Lily, ça c’est sûr. J’ai mis un peu plus de trois ans à écrire cette chanson surréaliste, complètement folle, mais cela n’empêche qu’il faut cependant maîtriser tout ce qu’on raconte.FV : Est-il difficile d’avoir plusieurs cordes à son arc, d’être multiple ? D’être à la fois tendre, amuseur, écrivain…
PP: Pour moi, c’est le reflet de la vie. On peut être tout, à longueur de semaines, à longueur d’années.
On est triste, on est gai, on est exubérant, on est con, c’est la vie. J’ai essayé de projeter ce reflet dans mes chansons, c’est pour cela qu’il y a énormément de caractères différents, notamment au niveau des femmes. Il n’y a pas que les femmes heureusement, j’ai bien flingué les mecs aussi. Ils en prennent pour leur grade au niveau de la lâcheté, de la bêtise… Mais la première victime dans la société, c’est la femme.
Tout ce que je fais, mon éclectisme est complètement volontaire mais c’est ni plus ni moins pour ne pas lasser les auditeurs et les spectateurs. L’éclectisme est nécessaire. Quand on arrive au bout d’un concert et qu’on vous dit que c’était trop court, cela signifie qu’on a donné de quoi réjouir le cœur et la banane !