« Mon épouse Rebecca aime bien la cuisine mais elle trouve que ça ne va pas assez vite. Si elle ne dispose pas de veau pour la blanquette, elle met de l’agneau… ou du lapin. Si elle n’a pas de poulet, elle fait du canard. Si son rôti est trop dur, elle le fait braiser. Si les patates sont crues, elle dit : “Moi je ne trouve pas.” Si c’est trop doux, elle me rétorque : “De toute façon, on sale toujours trop !” Si elle a répandu un tapis de poivre, elle dit : “Tu sais, le veau c’est fade, si ce n’est pas un peu relevé !” Si c’est brûlé : “Ces marmites ne valent pas un clou !!!” Je ne veux pas noircir ce charmant tableau, car à la vérité, Rebecca est suffisamment gourmande pour réussir à faire neuf fois sur dix un plat savoureux. La dixième, si vous faites partie des convives, il vous faudra simplement mâcher un peu plus longtemps, ou rajouter du sel, ou trier un peu de brûlé. Mais vous verrez, si vous ne vous arrêtez pas à ces broutilles, vous ferez comme moi, vous en reprendrez parce que, entre nous, quand ma femme cuisine, eh bien, généralement c’est très bon ! Il ne me restait donc plus qu’à consigner fidèlement les recettes en question, en étant plus respectueux qu’elle ne l’est parfois de la chronologie dans la cuisson des différents ingrédients qui composent son futur plat. Vous trouverez ainsi la preuve, dans ce “remarquable ouvrage” consacré uniquement aux astucieux méandres culinaires dont seule est capable mon épouse, que l’on peut réussir de bons plats, légers et étonnamment goûteux. »
La Cuisine de ma femme a été publié pour la première fois en 1987. Epuisé depuis longtemps,
Pierre Perret nous en offre aujourd’hui une nouvelle version, profondément remaniée, revue et
considérablement enrichie.
Plus de 500 recettes, des trucs utiles, et les commentaires impayables du maestro.
Un livre en régal majeur !