em>Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1998
Je me souviens mes premiers émois
En l’éclosion de mes vertes années
Y avait la guerre et l’école et pour moi
C’était l’ chagrin et le piquet
Et Marainotte et tonton Etienne
M’avaient appris à dir’ bien poliment
J’ai eu six ans je suis un gentlemen
Et on riait de mon accent
REFRAIN
C’était le temps des tabliers bleus
A la récré on était des Dieux
Et papa n’appréciait pas
Maréchal nous voilà
Je me souviens d’un’ maîtresse en or
Du préau de la cour des marronniers
L’encre violett’ la plume sergent major
Et du grillon dans mon plumier
Je me souviens de cett’ photo d’ class’
Où je suis l’ seul à sourir’ comm’ toujours
Et de maman qui peignait ma tignasse
Quand je partais l’œil plein d’amour
REFRAIN
C’était le temps des tabliers bleus
A la récré on était des Dieux
Et papa n’appréciait pas
Maréchal nous voilà
Je me souviens de cett’ fin de guerre
Du café plein de héros fatigués
Certains rentraient des maquis en colère
Quand leurs copains y étaient restés
Ils parlaient tous de prisonniers boches
De collabos et de camps insensés
Et de tickets pour le pain les galoches
Et les zazous venaient danser
REFRAIN
C’était le temps des tabliers bleus
A la récré on était des Dieux
Et maman gardait pour moi
Sa ration d’ chocolat
Je me souviens des fiers justiciers
Des beaux yeux de la tondue qui pleurait
Et de Joseph, papa l’avait caché
Quand il revint le remercier
Puis ce fut l’ temps des bell’s parties d’ pêch’
Dans ces matins que l’on cueille en silence
Papa maman avaient une âme fraîche
Ce fut toujours la connivence
REFRAIN
Fini le temps des tabliers bleus
A quatorze ans j’allais être vieux
Et papa voulait déjà
Que je trouve le la
Ces années tendres où j’étais heureux
Tous ces souvenirs loin du couvre-feu
Sont ressortis d’une poche
De mon tablier bleu