Paroles et musique : Pierre Perret – © Disque Vogue – 1968 – Editions Adèle 1975 – Editions Warner-Chappell
Ce soir ma chérie nous n’irons pas au cinéma
En prenant mon bain je me suis cassé le bras droit
La baignoire a débordé
Un r’présentant est entré
Su’ l’ savon et sur un pied
Il a fait tout l’escalier
Dans l’ voyage il a embarqué not’ voisin
Ces andouill’s sont tombés sur ta mèr’ qui ram’nait l’ pain
Elle pour faire l’intéressante
A fauché un’ communiante
Qui chantait d’une voix douce
Dieu est notre maître à tous
REFRAIN
J’aime quand elle est contrariée
J’aime quand elle pleur’ pour de bon
Quand il lui sort des boutons
Tellement le chagrin l’étouffe
Ma femme adorée le mauvais sang ne sert à rien
Mais c’était pas l’ jour on peut rien contre le destin
L’ambulanc’ qui m’a conduit
Est partie beaucoup trop vite
C’est à près d’ cent vingt à l’heure
Qu’on s’est farci trois bonnes sœurs
Le chauffeur courut donner les premiers soins
Il avait hélas oublié de serrer son frein
Le véhicule en folie
Descendit la rue d’Isly
Massacrant littéral’ment
Six croqu’-morts et l’enterr’ment
(REFRAIN)
Ce soir ma chérie tout va au poil j’ai bon moral
Je t’écris couché de mon petit lit d’hôpital
Ma cassure se porte bien
Çui qui a pas d’ pot c’est l’ voisin
Il est v’nu pour ses pieds plats
Y z’y ont amputé l’ bras droit
Moi j’ me marr’ parce qu’ils m’ont p’têt’ scié l’ fémur
J’ai pas encore osé r’garder sous les couvertur’s
Mais t’affol’ pas mon amour
J’ m’en dépatouill’rai toujours
J’ pens’ que dans un cas semblable
C’est eux qui sont responsables
(REFRAIN)
La chanc’ nous sourit ma petit’ femm’ c’est indécent
Y m’offrent un’ pension à quatre-vingt-dix-huit pour cent
Plus un’ paye de fonctionnaire
J’ s’rai gardien dans un cimetière
Et avec tout ce pognon-là
On pourra faire la java
J’ai bien ri pour mon fémur je t’ l’avais dit
A cause d’un’ verrue y z’ont dû m’ l’amputer aussi
Tout mon corps se rapetiss’
Y z’attend’nt que ça muriss’
Pour le coup j’ me fends la gueul’
Mon bras doit tomber tout seul
(REFRAIN)