Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1986
J’ai eu envie de faire en m’amusant
Une petit’ chanson
A propos d’un monsieur qui vient souvent
Dans notre maison
Il s’agit pas du facteur du plombier
D’un représentant cass’ pieds
Il rend intelligent mêm’ les plus sots
C’est Bernard Pivot
Un homme illustre disait des Français
Ce sont tous des veaux
On a depuis fait de nombreux essais
Pour changer de peau
Mais c’est pas avec le loto ou Dallas
Que nos cellul’s se décrass’
Un homme est v’nu rehausser le niveau
C’est Bernard Pivot
La ménagèr’ qui n’avait lu avant
Que la r’cett’ du cak’
Apprit boul’versée que Chateaubriand
N’était pas qu’un steak
Son époux n’ayant lu que des cantat’s
Sur les boît’s de camembert
Se mit soudain à citer Roland Barthes
Nietzsche et la Bruyèr’
Le Vendredi les Français rent’ chez eux
Bâclant leur dîner
Quelques sardines un yaourt ou des œufs
Devant la télé
Où la nourritur’ audiovisuell’
S’ra d’abord spirituell’
Car un seul homme à ce moment prévaut
C’est Bernard Pivot
Car le soir de diffusion d’Apostroph’s
Plus un chat dehors
Pour les prolos commerçants philosoph’s
L’émission d’abord
Et mêm’ ceux qui font l’amour sur la table
Arrêt’ leurs ébats coupables
Y prenn’ le pied en regardant le show
De Bernard Pivot
On se souvient du valeureux Hercul’
Et de ses travaux
Roland mourut ignorant le recul
Au col de Ronc’vaux
De Charlemagne qui s’est entêté
A nous fair’ fair’ des dictées
On a aujourd’hui le petit nouveau
C’est Bernard Pivot
Car c’est un art que de faire jacter
Un auteur timide
De couper çui qui veut pas s’arrêter
Ou qui prend le bide
Est-ce que l’ talent qui émoustill’ son cerveau
Vient du beaujolais nouveau
Je laisse encor’ un’ fois le dernier mot
A Bernard Pivot