Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1986
Il est sept heur’s du matin et nous rentrons des pays chauds
Le Boeing va se poser sur la grand piste de Roissy
Le commandant tout content annonc’ qu’ici il fait zéro
Et l’hôtess’ avant d’ partir veut un’ photo pour son petit
Comm’ l’a dit Monsieur TRENET que c’est bon de revoir Paris
Y a cette odeur du métro et le ciel bleu de l’Il’-de-Franc’
On déjeun’ra chez Thérès’ mais en attendant dans l’ taxi
On écout’ battre le cœur de la cité d’ la toléranc’
REFRAIN
Tout l’ mond’ s’agit’ on s’endort pas sur le rôti
Car c’est ainsi qu’on vit à Paris
Le livreur en sifflotant a livré ses caiss’s de lolo
Y faut êt’ vraiment sourdingu’ pour pas entend’ les éboueurs
Les pigeons lâch’ de l’engrais sur la statue d’ Monsieur DID’ROT
Dans un cartabl’ un’ maman glisse une poignée de p’tits beurr’s
On voit le marchand d’ journaux manipuler ses périodiqu’s
La bignol’ toujours méfiant’ vient de s’armer de son plumeau
Les écoliers vont plancher sur les merveill’s du Mozambiqu’
Ignorant que c’est l’ pays du typ’ qui balaye l’ caniveau
REFRAIN
Et c’est com’ ça tous les matins c’est l’ mêm’ refrain
Car c’est ainsi qu’on vit à Paris
Avant qu’ le soleil timid’ ait repoussé la nuit têtue
Le boulanger a rejoint le corps tout chaud d’ la boulangèr’
Pour la dernièr’ fois d’ la nuit la strip-teaseus’ s’est dévêtue
Et un loubard abandonn’ la tir’ qu’il avait piquée hier
Pendant qu’ l’armée du salut distribue ses premièr’s gamell’s
La mèr’ de famill’ attend qu’on ouv’ les portes à la Sécu
Le marchand d’ couronn’s met en vitrin’ ses regrets éternels
Et l’ routier sur les périfs s’endort au volant d’ son gros cul
REFRAIN
Et c’est com’ ça tous les matins c’est l’ mêm’ refrain
Car c’est ainsi qu’on vit à Paris
La maternité a retenti du cri d’un nouveau-né
Et le gardien du cim’tièr’ attend son tout premier client
Un avocat général rêv’ de pouvoir lui en envoyer
Le typ’ de l’ANPE propos’ des boulots déprimants
Pendant qu’un petit prodig’ massacre la lettre à Elis’
Le clodo qui a moissonné trimball’ son landau jusqu’aux puc’s
La bigot’ le teint cireux fait son jogging jusqu’à l’églis’
Dans l’ bouchon l’ chauffeur du bus se prépar’ un bel infarctus
REFRAIN
Et c’est com’ ça tous les matins c’est l’ mêm’ refrain
Car c’est ainsi qu’on vit à Paris
Les truands vont se pieuter après un cass’ acrobatiqu’
Dans la cour en chahutant les écoliers se mett’ en rang
Les poulets vont picorer leur canigou chez les indic’s
Et la demoisell’ du bois donn’ la comptée à son hareng
Le marchand d’ légumes a mis ses bell’s tomat’s au-d’ssus d’ la pil’
D’un coup d’ jet le poissonnier rafra^chit l’œil de son poiscaille
Les pervench’s fil’ des biscuits sur les bagnol’s en double fil’
Les pompiers sous l’ pont des Arts cherch’ un macchabée dans la baill’
REFRAIN
Et c’est com’ ça tous les matins c’est le mêm’ refrain
Car c’est ainsi qu’on vit à Paris