Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1979
Si vous voyez Estelle
Dites-lui mes amis
Combien je suis fou d’elle
Comment je suis puni
Que ça n’a rien de drôle
De se la mett’ sous l’ bras
En cherchant du pétrole
Dans le Guatemala
Si vous voyez Estelle
Dites-lui mes amis
Que je bande pour elle
Que j’en perds l’appétit
Qu’on se r’mettra ensemble
Que je m’avoue vaincu
Et qu’ j’ai les mains qui tremblent
Quand j’évoque son cul
Dit’s-lui qu’ je suis lucide
Depuis que j’ lai quittée
Qu’ j’étais bien trop candide
Qu’ j’aurais dû l’écouter
Et que cette fille superbe
Qui m’emm’na en bateau
Je n’ai su qu’à l’île d’Elbe
Que c’était un trav’lo
Qu’ ça les a bien fait rire
Qu’ ces salauds m’ont gardé
Sur ce petit navire
Bourré de vieux pédés
Et que jusqu’en septembre
Sur ce maudit rafiot
J’étais la femme de chambre
Du lieutenant d’ vaisseau
Si vous voyez Estelle
Dit’s-lui qu’ je m’ suis trompé
Que je f’rai tout pour elle
Toujours le dos courbé
Rien qui ne lui déplaise
Et que l’ dimanche matin
Si c’est debout qu’on baise
Je prendrai les patins
Dites aussi à Estelle
Que ma virilité
Est bien redev’nue telle
Qu’avant de la quitter
Bien qu’ cette foutue danseuse
Des ballets de Hong-Kong
M’ait laissé les valseuses
Comme des balles de ping-pong
Si vous voyez Estelle
Dites-lui bien surtout
Que j’aim’rai sa cuisine
Que je s’rai plus jaloux
Et qu’ si encore elle m’aime
Que j’en s’rai si content
Qu’ j’oublierai l’ nom d’ baptême
De son putain d’amant
Qu’elle aura toute ma paye
Pour sortir quand elle veut
Qu’ c’est fini la bouteille
Que je triche plus au jeu
Que ma vie est amère
Qu’il faut que l’on renoue
Dit’s-lui même que sa mère
Peut habiter chez nous
Si vous voyez Estelle
Dites-lui mes amis
Combien je suis fou d’elle
Comment je suis puni
Que ça n’a rien de drôle
De se la mett’ sous l’ bras
En cherchant du pétrole
Dans le Guatemala