Parole : Pierre Perret/Domaine Public – Musique : Pierre Perret – © Editions Adèle – 2008
Il était beau, il s’appelait Jules
Il n’avait pas encore fauté
Quand par un soir de nuit sans lune
Par le désir il fut tenté.
Sous les traits d’un’ jolie brunette
Qui descendait de l’autobus
Elle lui dit : Viens dans ma chambrette
J’habit’ là-haut rue de Picpus
Amour, amour tu fais faire des folies
Amour, amour tu nous fais bien du mal
Il lui d’manda : Si je faute ma mie
M’épouseras-tu ? Elle lui dit : C’est fatal.
Refrain
Mais quand y’ s’ fut donné bêt’ment
Elle lui dit : Maintenant fous moi l’ camp
Elle le chassa de sa maison
Sans même lui rendre son pantalon.
C’est alors qu’il comprit
Sa honte et sa misère
Un malaise le prit
Car Jules était fils-père.
Pour mieux dissimuler sa faute
Il prit d’horribles précautions
Il se serra les entrecôtes
Et fit élargir ses caleçons
Mais hélas il perdit sa place
Le patron l’ayant fait app’ler
Lui dit : Va-t’en mon gars j’ te chasse
J’ veux pas d’ fils-père à l’atelier
Le pauvre Jules est tombé dans l’orgie
Il but du cidre et mêm’ du jus d’ persil
Et c’est depuis qu’à Montmartre là-haut
Il a glissé dans le fond du ruisseau
Refrain
Tandis qu’ de joyeux noctambules
Vienn’ tirer les oreilles à Jules
Le pauv’ Jules implor’ la pitié
De ces filles qu’il fait ricaner
C’est d’ son corps déniaisé
Qu’ les filles ont abusé
La vie est un enfer
Quand on est un fils-père.
Un soir dans un’ louche officine
Il entra décidé à tout
Il vit un’ femme, un’ gourgandine
Qui s’appelait la mère Guette au trou
Pour faire disparaître les traces
De la faut’ de ce malheureux
Elle lui charcuta la carcasse
Avec le manche d’un’ pelle à feu
Le pauvre Jules faillit perdre la vie
Il est sorti hier soir de l’hôpital
Tout pâlichon et la mine amaigrie
La peau d’ son ventr’ lui tomb’ sur le calebard
Refrain
Son rimmel se barre à chaqu’ fois
Que les fill’s le trait’ d’homm’ de joie
Jeun’s gens soyez plus forts
Ne vous laissez pas faire
Vaut mieux cent fois la mort
Plutôt qu’être fils-père.