Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle – 1971
Permettez que je vous chante
Cette chanson en l’honneur
D’une fillette innocente
Qui causa bien du malheur
Lorsqu’elle venait dès matines
Sur son balcon pour broder
Les hommes avaient la rétine
Complètement pétrifiée
REFRAIN
Par les beaux yeux de Sylvie
Le cou blanc de Sylvie
Les lèvres de Sylvie
Sa taille et ses doigts petits
Son corps de Vierge Marie
Et ses cils de libellu-le
Et son air un peu crédu-le
C’est ainsi qu’on aimait Sylvie
Le beau charcutier d’en face
Plaquant son grand magasin
Et son épouse un peu grasse
Se crut l’élu du destin
Et le banquier dans sa hâte
Qui brandissait les talbins
Se voyait posant la patte
Sur l’ingénu poussin
REFRAIN
Jaloux le typ’ des poubelles
Voulait la mort du banquier
Qui fou d’amour pour la belle
Dépeça le charcutier
Et tandis que l’innocente
Mange un sandwich au pâté
La rue est dégoulinante
Du sang des sacrifiés
REFRAIN
Pendant qu’ la moitié d’ la ville
Agonise à l’hôpital
Un petit Chinois tranquille
Vint offrir l’anneau nuptial
Et selon l’accoutumée
Manda sa fille à maman
Qui dit la p’tit’ est marié-ée
Et elle a cinq enfants
REFRAIN
Qui ont les beaux yeux de Sylvie
Le cou blanc de Sylvie
Les lèvres de Sylvie
Sa taille et ses doigts petits
Son corps de vierge Marie
Et ses cils de libellu-le
Et son air un peu crédu-le
C’est là que l’histoire est finie