Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle – 1970
Un jour mon pèr’ m’a dit je crois fils qu’il est temps
D’éclairer ta lanterne au seuil de tes vingt ans
A moins de quelque instinct pervers
Tu prendras femme je l’espèr’
Mais pour trouver la bonne il faut chercher longtemps
Ne prends pas cell’ qui est débauchée comm’ un’ bascul’
Ni cell’ qui prie à s’en fair’ péter les rotules
Cell’ qui a l’ cerveau où on voit l’ jour
Ne prends pas cell’ qui a l’ prix Goncourt
Ne prends pas cell’ non plus qui a son permis poids lourds
Ne prends pas cell’ qui dès qu’ell’ sait un’ bonn’ nouvell’
Sort son tire-jus et va chialer dans l’ vermicell’
Ni quand t’es en plein’ béchamel
Cell’ qui s’ gondol’ comm’ un bretzel
Prends pas non plus cell’ qui a des g’noux comm’ un’ saut’rell’
Ne prends pas cell’ qui a le cou long comm’ un donjon
Celle qui a la bouch’ comm’ le panier des commissions
Ne prends pas cell’ qui a l’ nez camard
Ni cell’ qui a des cuiss’s de canard
Ni cell’ quia un œil à Elbeuf l’autre à Colmar
Ne prends pas cell’ qui est bourgeonnée comm’ un figuier
Ni cell’ qui a des narin’s gonflées comm’ un voilier
Prends pas cell’ qui a fait Waterloo
Cell’ qui a un’ poitrin’ de vélo
Cell’ qui est sexy comm’ un curé sur un prunier
Ne prends pas cell’ qui est grass’ comm’ un’ tringle à rideau
Cell’ qui a des grains d’ beauté comm’ un’ tarte aux pruneaux
Ni cell’ qui a la pastille en l’air
Qui est excitée comm’ un sprinter
Ni cell’ qui a mis des nouilles à l’eau dans son moteur
Ne prends pas cell’ qui a les miches au ras du trottoir
Ni cell’ qui a les seins su’ l’ côté comm’ des nageoires
Ni cell’ non plus qui est complexée
Comm’ le fils d’un citron pressé
Choisis enfin ni trop sucrée ni trop salée
J’ai esgourdé mon vieux débloquer gentiment
J’y ai dit alors papa pourquoi t’as pris maman
D’accord c’est ma maman chérie
Mais l’est emmerdant’ comm’ la pluie
Et y a trente ans que son mari se fait petit
Et je te souhait’ bien du bonheur c’est pas fini