Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 1986
Il n’est rien de plus effroyable
Qu’une feuille blanch’ sur la table
Quand votre stylo a le bec
Qui demeure obstinément sec
Elle est comm’ un’ sall’ de première
Elle vous défie à sa manière
Elle semble dire allons tu es là
Eh bien vas-y étonne-moi
REFRAIN
Feuille blanche mon tyran
Mon amour si désespérant
Feuille blanche mon néant
Qu’il est dur d’être ton amant
On se r’gard’ en chiens de faïence
Tu voudrais savoir c’ que je pense
Je n’ sais par quel mot distingué
Conquérir ta virginité
J’ai si fort envie d’ te séduire
Par quelques vers qui te chavirent
Et j’ pense en chialant comm’ un veau
Quel salaud ce Victor Hugo
(REFRAIN)
Semblable au poignard qui menace
A la voie lactée dans l’espace
A une vierge effarouchée
Je ne sais comment t’approcher
Bien qu’immaculée et rétive
Tu s’rais pas fâchée que j’ t’écri-ve
Un refrain en p’tit’s patt’s de mouch’
Qui s’envol’rait sur tout’s les bouch’s
(REFRAIN)
Tu attends exigeante maîtresse
Que ma plume ne te caresse
Qu’avec ces mots précis et droits
Qui échappent aux auteurs maladroits
Quand je suis lâché par ma muse
Je sens qu’ mon angoisse t’amuse
Me relisant j’ t’entends glousser
Tu n’as plus qu’à recommencer
(REFRAIN)