Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 2002
Un gentil docteur
Une seringue à la main
Disait au coureur
Je te shoote pour ton bien
Le sponsor veut qu’ tu sois
La diva de tous les temps
Mais que tu restes vivant
Jusqu’à la fin du contrat
Refrain
Toi l’ champion on te tue
Car les dieux du stade ont faim
Ils se payent ta vertu
Comme on s’offre une putain
Ton épouse et tes enfants
Pleureront sur ton argent
Mais tu seras mort par chance
En gagnant le tour de France
Un parfait coquin
Pilotait un pétrolier
Avec des marins
Qui avaient jamais navigué
Sa poubelle pleine de fioul
Eclatée sur un rocher
Se déversait dans la houle
Et le vieux de pleurnicher
Refrain
Toi la mer je te tue
Avec le bateau crevard
D’un taulier corrompu
Qui court après les dollars
Je tord le cou à Neptune
Pour engraisser quelques porcs
Pour de misérables thunes
Je m’en vais semer la mort
Un Anglais riait
En vendant sans aucun mal
Les stocks aux Français
De ses farines animales
Il disait dans mon job
Je vend du Kreusfeld Jacob
Ca pourrait s’additionner
A vot’ sang contaminé
Refrain
Toi Frenchie je te tue
Ça rapporte tant d’argent
Nous t’avons bien vendu
Nos poisons pendant huit ans
Serait-ce parce que tu es trop bête
Ou tout aussi malhonnête
Que tu ach’tais nos salop’ries
Tu es comme nous aussi pourri
Les présidents fiers
Dans un bureau se partagent
Le ciel et la terre
En distingués géophages
Les uns disent en riant
Si on prend vos O.G.M.
Vous oublierez certain’ment
Nos usines cancérigènes
Refrain
Toi planète on te tue
Les Dieux d’ la consommation
Sont formels y aura plus
De profit sans pollution
Nous patrons not’ culture
C’est pas vraiment la nature
On sait bien qu’ ces p’tits bobos
Mettent en rage les écolos
Mais il y a de tels enjeux
Qu’en ach’tant les politiques
On vend nos viandes et nos œufs
Cinquant’ pour cent transgéniques
Les profits sont si grands
Qu’ l’Europe des communautés
Comme pour la vache folle avant
Espère qu’on n’ va pas l’ébruiter