Paroles et musique : Pierre Perret – © Editions Adèle 2007
Faut-il avoir du poil au cul ?
Comment résoudre cette affaire ?
Les uns dis’nt que c’est nécessaire,
Les autres que c’est superflu.
Dans ce débat contradictoire
Où rien encor n’est résolu,
La bible, la fable et l’histoire
Vont nous parler des poils du cul. Bis chœurs
« Faut-il avoir du poil au cul ? »
Disait Thésée aux Amazones,
Quant à trois cents de ces personnes
Sa pine au cul il eut foutu,
Bandant encore à la dernière
Il dit : – « Ma bell’, qu’en penses-tu ? »
– « Cré nom de Zeus ! dit la guerrière,
Il faut avoir du poil au cul !” »
Adam sans doute était velu,
Car il connut ce parasite
Qui sur nos couilles fait son gîte,
Par un froid vif et morfondu ;
Et Dieu qui donne la pâture
A l’oiseau faible et peu vêtu,
C’est aux morpions, pour couverture,
Qu’il donna les poils de not’ cul ! Bis chœurs
Ce fut par un poil de son cul
D’une longueur phénoménale,
Qu’au bout de la branche fatale,
Absalon resta suspendu !
Depuis ce trépas mémorable,
Tous les Hébreux ont résolu,
Pour éviter un sort semblable,
De se raser les poils du cul ! Bis chœurs
Ce fut David, sans poil au cul
Qui s’arma d’une simple fronde,
Et d’une main que Dieu seconde,
Tua Goliath au cul velu.
Ceci vous prouve bien je pense,
Qu’un homme s’il est résolu
Peut compter sur la Providence,
Plus que sur les poils de son cul. Bis chœurs
Faut-il avoir du poil au cul ?
Vous connaissez tous la pucelle :
Eh bien ! certes, ce fut par elle
Que les Anglais furent vaincus ;
En découvrant son oriflamme,
Eux qui n’ont pas le cul velu
Ont foutu l’ camp devant une femme
Qui avait une touffe de poils au cul. Bis chœurs
Aux temps de nos rois disparus
Et de l’antique loi salique,
C’était un titr’ honorifique
Que de porter du poil au cul ;
Mais notre siècle égalitaire
A réformé tous ces abus,
Et à présent le prolétaire
Peut se payer du poil au cul. Bis chœurs
Faut-il avoir du poil au cul ?
Nous avons en cette rencontre
Pesé le pour, pesé le contre,
Et rien encor n’est résolu.
Mais un avis que je crois sage
Qui je l’avoue m’a convaincu,
C’est qu’il vaut mieux pour son usage :
Un cul sans poil, qu’un poil sans cul. Bis chœurs